nénuphar à Florence

nénuphar à Florence

jeudi 28 octobre 2010

jeudi 5 août 2010

Colloque sentimental Paul verlaine (Fêtes Galantes)


La baie D'ALGER
1953-2010
1
Colloque sentimental






Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
-Te souvient-il de notre extase ancienne?
-Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?
-Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois tu mon âme en rêve? -Non.
-Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! -C'est possible.
Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir !
-L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
Fêtes galantes Paul Verlaine
Paul Verlaine

mardi 13 juillet 2010

Mes Chouettes préférées

le grand duc


La chouette Harfang -  Europe, Asie et Amérique du Nord
Chouette Harfang
Athéna chevette

lundi 12 juillet 2010

Paul Verlaine: voici des fruits, des fleurs..;









Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon coeur, qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez. 



Paul verlaine (1844-1896)
Romances sans paroles (1872)
 



jeudi 8 juillet 2010

OUJDA EN PHOTOS

le pâtissier du dimanche COLOMBO
Place de la gare
SAÏDIA le plongeoir





mercredi 26 mai 2010

AUBE ARTHUR RIMBAUD

J'ai embrassé l'aube  d'été.Rien ne bougeait encore au front des palais.L'eau était morte.
Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois.j'ai marché,réveillant les haleines vives et tièdes;et les pierreries regardèrent
, et les ailes se levèrent sans bruit.



La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats,une fleur qui me dit son nom.
      je ris au waserfall qui s'échevela à travers les sapins:à la cime argentée je reconnus la déesse.
      Alors je levai un à un les voiles.Dans l'allée, en agitant les bras.Par la plaine où je l'ai dénoncée au coq.'A la grand- ville, elle fuyait parmi les clochers et les dômes; et ,courant comme un mendiant sur les quais de marbre,je la chassais.
      En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps.
L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.
                 Au réveil, il était midi.






Illuminations

dimanche 23 mai 2010

Pérégrinations d'autrefois


PLAISIR DE LIRE DESIR D'ECRIRE:



11 mai 2010

Pérégrinations d'autrefois



lys de montagne





a costa



Eglise Saint Césaire











Peregrinations d'autrefois










Ce témoignage de Mireille Grillasca  , ma cousine, illustre bien l'époque vécue par nos grands parents: il s'agit en effet dans ce récit de notre grand mère Angèle marie et de sa soeur tsia Mèmè, et c'est pour ma mère qu'elles  se rendaient à Bastia par la montagne
Olmeta Du Cap est un joli petit village niché au creux des montagnes..La vie autrefois y était très dure comme partout, mais les Olmétais avaient la possibilité de se rendre à pied à Bastia par la « montagne » , une chance pour eux d’ouverture mais aussi et surtout un surcroît de fatigue.
Pour se rendre à Bastia à pied , il fallait d’abord descendre au fond de la vallée par un sentier caillouteux , traverser le pont génois qui enjambe la rivière , grimper ensuite vers les crêtes par un chemin pentu et, une fois parvenu à « Bocca d’Antigliu » à 879 m d’altitude , descendre vers la plaine
De Santa Maria Di Lota , en traversant Mandriale, Figarella…A Miomo on attendait la diligence qui conduisait à Bastia…cela demandait plus de trois heures de route. : il faudra attendre 1929 pour profiter des premiers transports en commun.
Ma grand-mère était l’aînée de douze enfants et de ce fait, n’avait jamais pu aller à l’école; de plus elle n’ avait accepté de se marier qu’une fois tous ses frères établis à Porto Rico , cela pour dire son esprit de la famille et la conscience qu’elle avait de ses responsabilités.


Nous sommes maintenant en 1918; ma grand mère a quatre enfants; son mari navigateur ne rentre « au pays » que tous les 3 ou 4 ans: elle a la charge tous les travaux des champs, de son ménage et le souci de l’avenir des siens. A la maison ni électricité, ni eau courante , la vie quotidienne alors n’était pas facile.
Or, un après midi du mois de juin, alors qu’elle pétrissait la pâte pour le pain de la semaine, elle voit venir à elle l’instituteur de sa fille aînée Angèle.. Imaginez sa joie et sa fierté quand le maître insiste pour qu’Angèle, vraiment douée, continue à étudier:« Il faut à tout prix lui trouver une pension à Bastia pour qu’elle puisse poursuivre ses études secondaires.
Ma grand-mère respectait et aimait les études , aussi, est -ce avec un immense bonheur qu’un matin du mois de septembre elle se rendit à Bastia « par la montagne » pour chercher une pension chez l’habitant. Mais autant chercher une aiguille dans une meule de foin !!
Sa jeune sœur Mémè l’accompagne..Elles s ‘adressent d’abord aux commerçants qu’elles connaissaient mais en pure perte. Elles décident alors de faire du porte à porte…elles ont ainsi frappé aux portes de tous les appartements de tous les étages de tous les immeubles du boulevard Paoli , mais toutes les portes se sont refermées sur un refus.
Plantées devant le palais de justice qu’allaient-elles faire? Renoncer? Persévérer? Vaillamment elles s’attaquent maintenant au boulevard Auguste Gaudin .Après avoir essuyé encore quelques refus , enfin, une dame propose de leur louer un petit meublé de 2 pièces qu’une vieille tante lui a laissé à sa mort.. Grand-mère saisit l’occasion la voilà comblée : sa fille viendra vivre à Bastia avec la grande cousine Françoise et elle poursuivra ses études .. C’est l’instituteur qui va être content !
L ‘après midi est déjà bien avancé et il faut songer au retour; restent les « commissions »! On ne va pas à Bastia sans faire quelques emplettes!! On descend la rue Napoléon où l’on trouve son bonheur.
Dans les quincailleries et les étalages divers de chaussures et autres..et vite on saute dans la première diligence en direction de Miomo avant la tombée de la nuit.
Le couffin sur la tête, elles montent maintenant le sentier de Mandriale , puis en route pour « Bocca d’Antigliu » avec son dénivelé de 653 m: mais on ne craint pas la fatigue, on a de bonnes jambes! Et du moment que la petite pourra poursuivre ses études, qu’on a fait les « commissions » même pour les voisins, , c’est le bonheur..Grand-mère et zia Mémè marchent allègrement vers leur village, éreintées , épuisées , mais tellement récompensées!




Les temps ont changé, ces sentiers sont devenus des chemins de randonnées , sillonnés pour le plaisir par des touristes épris de sensations fortes et de découvertes. Savent-ils que pendant des années les habitants de ce village les empruntaient par nécessité pour vendre en ville leur produit, souvent leur fromage, ou acheter ce qui leur manquait, et même quelquefois pour aller consulter un médecin?
Enfant, j’écoutais raconter ces expéditions avec le même intérêt et la même admiration que pouvait me procurer un roman d’ aventures . Aujourd’hui j’ai privilégié cette relation , témoignage pour moi exemplaire , qui illustre le caractère trempé de ces femmes courageuses , énergiques ,obstinées et responsables à qui nous devons beaucoup.